lundi 29 juillet 2019

Sorties culturelles de juillet!

Bonjour!

Ce billet a pour but de partager les lieux de transmissions de l'histoire que j'ai visité ce mois-ci. Je n'ai pas d'image pour alléger le texte mais je crois que vous devriez utiliser les multiples liens que j'ai inclus.


Le musée des Abénaquis d'Odanak.

Trois expositions sont présenté dans le musée du peuple du soleil. La première exposition instruit le visiteur sur les fortifications françaises autour de la mission jésuite pour les abénaquis de 1704. Cette fortification est la seule fortification française bâtie par les français pour des amérindiens. Elle a pour but de surveiller l'embouchure de la rivière St-François de l'arrivée possible de l'envahisseur anglais et de protéger le peuple du village d'Odanak en cas d'attaque.

La seconde exposition était une exposition temporaire sur les clichés des Amérindiens véhiculé par les médias, surtout les films de Hollywood et les répercussions de ces clichés vécu par la communauté autochtone. J'ai vraiment adoré, surtout l'introduction aux monde des pow-wows avec les regalia. En tant que non-Autochtone, j'avais de la difficulté à comprendre que les habits de danses des amérindiens des pow-wows étaient traditionnels tout en permettant d'arborer des symboles de culture populaire américaine comme les super-héros ou Hello Kitty, surtout avec mon parcours de reconstitution historique. Une regalia amérindienne est l'ensemble de vêtements et d'accessoires qu'un danseur porte lors d'un pow-wow. Elle a plus de valeur lorsqu'elle est fabriqué entièrement par le danseur et ne peut être achetée déjà faite. Elle doit représenter le lien entre la tradition ancestrale et l'expérience personnelle et individuelle du danseur. C'est à ce titre personnel et identitaire qu'il est possible de voir des symboles populaires américains. Un respect doit être donné à ces vêtements jusqu'à la manière de les rangers. Il y avait d'autres chose dans cette exposition comme les comparatifs entre les vêtements traditionnels des abénaquis et les clichés de Hollywood, l'évolution des rôles d'Amérindiens dans l'industrie cinématique du début du 20ième siècle mais je n'irais pas plus en détails sur ces autres aspect.

La troisième exposition permanente raconte le quotidien des abénaquis au courant des 13 lunes lorsqu'ils étaient encore semi-nomades. J'y ai découvert la réponse à ma question sur le sucre d'érable des amérindiens avant le contact avec les Européens. Peut-être ne vous avez-vous jamais posé la question: Comment faisaient les amérindiens avant de connaitre les récipient de fonte et de métal pour transformer de l'eau d'érable en sucre. Lorsque j'ai vu la reconstitution de l'exposition d'un camp de printemps avec un panier d'écorce de bouleau rempli d'eau/sirop d'érable au dessus du feu, je me suis rappelée cette expérience scientifique. Tant qu'il y a du liquide pour s'évaporer, même si le récipient a une faible résistance à la chaleur, il ne brûlera pas. Le même phénomène existe pour l'eau d'érable... Les amérindiens avaient donc tout le matériel nécessaire à la fabrication du sucre d'érable et sa découverte leur appartient.



Le Rendez-vous des coureurs des bois de Trois-Rivières

Situé à Pointe-du-Lac, c'est une fin de semaine où sont invité plusieurs groupes de reconstitutions. J'ai eu des discussions intéressantes avec une religieuse hospitalière de St-Joseph, une fileuse et joueuse de vielle à roue et une herboriste du groupe Les Habitants de la Nouvelle-France. (Mesdames, j'ai une mémoire de poisson rouge pour les noms, j'en suis désolée) J'ai aussi été grandement impressionnée par la chantepleure du fondateur du groupe. Dans le cadre des conversations intéressantes, je mentionne aussi la femme de l'apothicaire du groupe Les Compagnons de la Nouvelle-France, et le couple fondateur des Fabricants d'Histoire,  l'historien Samuel Venière et sa conjointe Bianca.


La fin de semaine festive: nos racines Québécoises au Manoir de Niverville de Trois-Rivières

Puisque les deux derniers évènements se déroulaient la même fin de semaine, j'ai passé une journée à chacun d'entre eux. La présentation qui m'a le plus fasciné est celle de la fileuse Diane Gonthier. Grande passionnée du textile et de la laine, elle a expliqué avec brio les différences entre le peignage, le cardage et l'évolution des techniques. Grâce à elle j'ai une meilleure compréhension des premières étapes de transformations de fibres textiles. Nous avons discuté en quoi l'industrialisation a terriblement nuit à la qualité des textiles: pour faire simple les fibres ne sont plus respectées. Elles sont cardées à outrance, les moutons sont maintenant tondus 2 fois par années (ce qui diminue la longueur des fibres), les races de moutons aujourd'hui ne sont sélectionnées que pour leur viande et leur laine aux qualités quelconques devient presque un embarras pour les producteurs... Maintenant je comprends mieux pourquoi mes reproductions de bas de laine très fine sont toujours troués et doivent constamment être raccomodés. Il est très frustrant de passer presque un nombre égal à les porter qu'à les réparer mais cela fait parti de l'immersion dans l'histoire vivante! Cette discussion m'a fait réfléchir encore à l'impossibilité d'avoir des reproductions parfaites, (ici pour un article sur cette réflexion) il y aura toujours un aspect qui aura été traité industriellement aujourd'hui et qui influencera nécessairement le résultat final. Pour finir avec une réflexion personnelle: avant l'industrialisation, le matériel avait de la valeur et le temps n'en avait pas tandis qu'aujourd'hui, c'est le contraire...

Il y avait aussi une présentation d'instruments de musique présent en Nouvelle-France par Gilles Plante (il signe aussi cet article sur le sujet), atelier de danse du début du siècle dernier des jeux de poche et une corde à expression québécoise...

Bref, il faut toujours continuer à s'instruire!


Mlle Canadienne








samedi 20 juillet 2019

How to write in a 18th century manner

Hello!

This article is a little different because it is not about clothing but about writing. In writing too there is fashion gothic vas the main medieval fashion and ''comic sans ms'' was in the beginning of the 2000's.

To reproduce 18th century personal letters, some tool are need.

First thing first the paper to write on. Paper in 18th century was made out cloth and not from like our modern wood fiber paper. It was called rag cloth paper according to my friend and historian Cathrine Davis. There is still working paper mills like the''moulin à papier de Sainte-Suzanne '' en Mayenne. In the province of Québec. the very first economuseum is an artisanal paper making place: the Papetrie St-Gilles.

Second thing needed is ink. Many recipes existed in the 18th century as the long description of Diderot and D'Alembert encyclopedia of writing ink shows. They even talk about invisible ink, for my spies friends.

Third, a tool is needed to apply the ink on the paper. I still use a metallic pen because all my trials with feathers cutting were really bad. Using those pen was making my writing hand like a child one and I do not want to share the ugliness with the Web. I have found one quick  video about how to cut a pen. Lately my friend Joseph Gagné shared another video, more complete about it here.

The last and maybe sometimes forgotten thing to have is not material but essential: the calligraphy itself. The movements needed to write with a dripping pen is different from a modern stylo. The angles will modify the apparences of the different letters. I have finally found a documented historical on how to form letters dated from the early 1700's. It's full title is :Livre d'écriture représentant naivement la beauté de tous les caractères financiers maintenant à la mode. Avec un traité, contenant les véritables moyens pour apprendre facilement à bien escrire, et parvenir en peu à la connoissance de cet Art. Escrit et gravé par Louis Senault escrivain juré. Dédié à monseigneur Colbert. 



I practiced my calligraphy hand using that book when I made a treasure hunt for my boyfriend in Quebec City in the end of June.


Letters of the clues for the treasure hunt 
folded in the 18th century manner


The letters-clues after the treasure hunt...

A pile of clues


All the letters were fold in a way that avoid the messager to read it before the receiver




Open a letter is not always an easy task 

Here is  a look of what the clues looked like. 
Will you know the next destination?



So it was what I wanted to share about my beginnings in historical writing. 


Mlle Canadienne


jeudi 4 juillet 2019

Comment écrire au XVIIIème siècle?

Bonjour!

Cet article est un peu différent des autres car je ne parlerai pas de vêtements comme à mon habitude mais d'écriture. Tout comme les vêtements, il existe des modes dans les écritures manuscrites. Pour preuve l'écriture gothique des textes du Moyen-Âge est caractéristique, tout comme la police d'écriture ''Comic sans ms'' a été caractéristique du début des années 2000.

Bref, pour reproduire des lettres comme au XVIIIième siècle, il faut des outils.

Pour commencer le papier. Contrairement au papier actuel fait de fibres de bois, le papier au XVIIIième siècle était fait à partir de fibres de lin ou coton. À mon avis, le papier était probablement fait à partir de retailles de vêtements ou de vêtements usés mais des recherches plus poussées seraient nécessaires pour vérifier cette affirmation. Il existe encore aujourd'hui des moulins de papier traditionnel comme le moulin à papier de Sainte-Suzanne en Mayenne. Au Québec, le premier économusée est une papetrie artisanale: la Papetrie St-Gilles.

Deuxièmement l'encre. Plusieurs recettes d'encre existaient comme en témoigne la longue description de l'Encyclopédie Diderot et D'Alembert de l'encre à écrire. Il y a même un passage sur les encres invisibles.

Troisièmement il faut un outil pour appliquer l'encre sur le papier, la plume. Si j'utilise encore une plume métallique c'est que mes essais avec les plumes d'oie ont été loin d'être fructueux. On aurait dit un enfant débutant l'apprentissage de l'écriture. Je ne veux pas partager ce désastre avec Internet, vous m'en excuserez. J'ai d'ailleurs trouvé un tutoriel sur comment bien couper sa plume (en anglais) dans ce vidéo-ci.

La dernière chose qu'il faut avoir n'est pas matérielle mais tout de même essentielle: la technique d'écriture elle-même. Les gestes à poser pour écrire avec une plume à tremper sont différents de l'écriture au stylo ou à la plume fontaine. L'angle de la plume avec le papier modifie l'apparence des lettres. Après plusieurs recherches, j'ai finalement trouvé un document du début du XVIIIième siècle expliquant comment bien former les lettres. Son titre complet: Livre d'écriture représentant naivement la beauté de tous les caractères financiers maintenant à la mode. Avec un traité, contenant les véritables moyens pour apprendre facilement à bien escrire, et parvenir en peu à la connoissance de cet Art. Escrit et gravé par Louis Senault escrivain juré. Dédié à monseigneur Colbert. 



Pour pratiquer ma calligraphie en utilisant cet ouvrage comme référence, j'ai organisé une chasse au trésor dans la ville de Québec pour mon amoureux samedi dernier.


Lettres contenant les indices de la chasse aux trésors
pliées à la façon XVIIIième siècle



L'état des lettres-indices après cette chasse au trésors...

Le paquet d'indices


Toutes les lettres étaient pliées selon le modèle empêchant les messagers de lire avant le destinataire...




Ouvrir une lettre n'est pas toujours chose aisée

Je vous donne un aperçu de cette journée avec cet indice de la chasse.
Saurez-vous deviner la prochaine destination?



Bref, j'avais envie de partager mes premiers pas en écriture manuscrite.

Mlle Canadienne


mardi 14 mai 2019

Did the ''tuque de voyageur'' really belong to a canadian voyageur?

Hello,

I just want to write about the famous «Tuque de voyageur» or «Voyageur's hat»  and reproductions based on a original «canadian» artifact. You will understand the use of quotation marks I have made here at the end of your lecture.

What is the matter with 18th century hats? During that century, social codes stated that everyboby has to wear something on their head. For man, this statement was follow by wearing a hat ( that victorian era called later a tricorn) or a cap that can be made in different fibers. Wool cap were called «tuque» by 18th century canadians, and they still do it today for french-canadians.  One french officer who served in New France during the Seven Years war between 1755 and 1760 says something about it in his letters.  Jean-Baptiste d'Aleyrac, Aventures militaires au XVIIIième siècle, published in Paris by Charles Coste in 1935.

« Il n'y a pas de patois dans ce pays. Tous les Canadiens parlent un français pareil au nôtre. Hormis quelques mots qui leur sont particuliers, empruntés d'ordinaire au langage des matelots, comme amarer pour attacher, hâler pour tirer non seulement une corde mais quelque autre chose. Ils en ont forgé quelques-uns comme une tuque ou une fourole pour dire un bonnet de laine rouge (dont ils se servent couramment). Ils disent une poche pour un sac, un mantelet pour un casaquin sans pli (habillement ordinaire des femmes et des filles), une rafale pour beaucoup de vent, de pluie ou de neige; tanné au lieu d'ennuyé, chômer pour ne manquer de rien; la relevée pour l'après-midi; chance pour bonheur; miette pour moment; paré pour être prêt à. L'expression la plus ordinaire est : de valeur, pour signifier qu'une chose est pénible à faire ou trop fâcheuse. Ils ont pris cette expression aux sauvages. »

I will not entirely translate it since it's a long citation and my translation skills are average. The officer says that the french of canadians have no accent but they use uncommon words. Many are borrowed from the sailor vocabulary and others are new like ''tuque'' or ''fourole'' to say a  red cap of wool. After there is more examples of specific french canadien word uses that were not in the continental France. Alas, we do not say ''fourole'' anymore.


Ex-voto des trois naufragés de Lévis
Anonymous
1754


Detail, man wearing a red tuque
Ex-voto des trois naufragés de Lévis
Anonymous
1754



All reenactors are basing their tuque or voyageur hat interpretation on an artifact that has been found in the Machault wreck. to my knowledge, this wreck have the only surviving knitting items of North America (please tell me if I am wrong!) including this tuque.
Extract of the book: 
L'héritage du Machault une collection d'artefacts du XVIIIe siècle
 Catherine Sullivan
 études en archéologie architecture et histoire 
Direction des lieux et des parcs historiques nationaux Parcs Canada Environnement Canada

It's an elongated tube, closed at both extremities, without seam and folded on itself for more isolation. At the middle, ear room is made by littles enlargements. For many people, it is a canadian hat because it was discovered in Canada. I have many questions concerning this straight affirmation. 


First, the location and specific time that let the Machault sank.

Little resume. The Machault is one of the 6 ships that had been sent from France to help to take back Québec City that had fallen in the hands of English on September 18th 1759. The ship la Fidèle was capture when this fleet leave Bordeaux. Two others ship were lost at sea while crossing the Atlantic. The three remaining ships were chased by five Britannic warship. The French fleet retreated at the botton of the ''Baie des Chaleurs'' where the Battle of the Ristigouche River took place.
Acadian milita and Native Americans came spontaneously help the French ships. That helped them to unload a part of the ships before the Frenchs destroyed their own ship. They did so because they did not want to their enemy to use those ships in their fleet, like they did with la Fidèle. 

(For more information about that last naval fight in North America between French and Britain go see the museum of Battle of Restigouche National Historic Site located in Pointe-à-la-Croix in Gaspésie. I love their exposition.)

So, are present during the sinking of the French ships: French sailors and soldier, Acadian militia (deported since 1755 and trying to survive) and Native Americans. No Canadians. To have live there, I don't remember a seigneurie in the areas. So calling that artifact a Canadian voyageur hat it is ignoring the facts I just exposed. Many hypothesis can explain the finding of this hat: someone (French or Acadian), dropped it during the unloading of the ship , it was the personal belonging of a  French sailor or soldier, or it was part of the cargo simply.  

My personal hypothesis is more that it is a sailor hat. When looking at the famous French ports paintings of Joseph Vernet, I found many times men wearing what look like colored tuques. Joseph Vernet was asked by Louis XV to show in paintings the harbors of France. Their size are huge; 165 cm by 263 cm. In total, there is 15 paintings that had been painted between 1754 and 1765.

Detail Vue du port de Dieppe
1765
Joseph Vernet
Musée National de la Marine

Detail Troisième vue de Toulon: la vieille darse, prise aux côté des magasins aux vivres
1755
Joseph Vernet
Musée National de la Marine

Detail Vue du port de Rochefort, prise du magasin des Colonies
1762
Joseph Vernet
Musée National de la Marine





The Machault hat look like Holland sailor's hat of the 17th century. All sailors but not same time and not same country. Those hats were discovered in 1980 when excavating graves of whalers of the 17th century in Holland. 

Wollen cap worn by Dutch whaler
Anonymous
Around 1650-1700
Rijks museum, Amsterdam

Wollen cap worn by Dutch whaler
Anonymous
Around 1650-1800
Rijks museum, Amsterdam



To quote back the French officer  during the Seven Years War, most of the peticular words used by Canadians are borrowed from sailors. Can it be that the same thing applies for clothing, beginning with the famous '' tuque''? 

On that sweet interrogation, I wish you a good day. 


Mlle Canadienne






jeudi 9 mai 2019

Tuque de voyageur

Bonjour,

J'aimerais maintenant discuter à propos de la fameuse «Tuque de voyageur» et des reproductions basées sur un original «canadien». Vous comprendrez à la fin de cet article pourquoi j'utilise ici des guillemets.

Commençons par contextualiser la tuque. Au XVIIIième siècle, la bienséance requiert que toute personne soit coiffée, c'est-à-dire qu'elle porte quelque chose sur la tête. Pour les hommes, cela se traduit par un chapeau de feutre à trois pointes (que l'ère victorienne a consacré sous le nom de tricorne) ou un bonnet, qui peut être fait de différente matières. Le bonnet de laine a pris le nom de tuque au Canada. Cela est mentionné, entre autres, par Jean-Baptiste d'Aleyrac, dans ses Aventures militaires au XVIIIième siècle, publiées à Paris par Charles Coste en 1935. Jean-Baptiste d'Aleyrac était un officier français qui servit en Nouvelle-France durant la guerre de Sept Ans de 1755 à 1760.

« Il n'y a pas de patois dans ce pays. Tous les Canadiens parlent un français pareil au nôtre. Hormis quelques mots qui leur sont particuliers, empruntés d'ordinaire au langage des matelots, comme amarer pour attacher, hâler pour tirer non seulement une corde mais quelque autre chose. Ils en ont forgé quelques-uns comme une tuque ou une fourole pour dire un bonnet de laine rouge (dont ils se servent couramment). Ils disent une poche pour un sac, un mantelet pour un casaquin sans pli (habillement ordinaire des femmes et des filles), une rafale pour beaucoup de vent, de pluie ou de neige; tanné au lieu d'ennuyé, chômer pour ne manquer de rien; la relevée pour l'après-midi; chance pour bonheur; miette pour moment; paré pour être prêt à. L'expression la plus ordinaire est : de valeur, pour signifier qu'une chose est pénible à faire ou trop fâcheuse. Ils ont pris cette expression aux sauvages. »



Ex-voto des trois naufragés de Lévis
Anonyme
1754


Détail, homme portant une tuque rouge
Ex-voto des trois naufragés de Lévis
Anonyme
1754



Les seuls artéfacts tricotés ayant survécu en Amérique du Nord à ma connaissance, du XVIIIème siècle jusqu'à nos jours, ont été excavés lors des fouilles de l'épave du Machault. Parmi ces ouvrages de tricot se retrouve un bonnet de laine aux formes particulières:

Extrait du livre: 
L'héritage du Machault une collection d'artefacts du XVIIIe siècle
 Catherine Sullivan
 études en archéologie architecture et histoire 
Direction des lieux et des parcs historiques nationaux Parcs Canada Environnement Canada

Un tube allongé sans couture, refermé aux deux extrémités et replié sur lui-même pour plus d'isolation, ayant des logements pour les oreilles.

Pour beaucoup de gens, puisque cette tuque a été retrouvée au Canada, elle est par conséquent canadienne... J'ai plusieurs bémols à apporter à cette affirmation. 

D'abord, le lieu et la période qui a vu le naufrage du navire le Machault. 
Petit résumé. Cette frégate comptait dans la flotte de 6 navires qui a été dépêchée en renfort au printemps 1760 de la France pour aider à reprendre la ville de Québec qui était tombée aux mains des Britanniques le 18 septembre 1759.  La Fidèle fut capturée par les Anglais dès qu'ils eurent quitté Bordeaux. Deux autres navires furent perdus en mer lors de la traversée de l'Atlantique. Les trois navires restant furent pris en chasse par  cinq vaisseaux de guerre britanniques. La flotte française se replia au fond de la Baie des Chaleurs, où se déroula la bataille de la rivière Ristigouche. Grâce à l'aide d'alliés acadiens et amérindiens, venus spontanément au secours de la flotte française, une partie de la cargaison des navires put être débarquée avant que les Français ne détruisent leurs navires pour éviter qu'ils soient, comme la Fidèle, capturés et utilisés par leur ennemi.

(Je conseille fortement la visite du musée de Parcs Canada de la Bataille-de-la Ristigouche situé à Pointe-à-la-Croix en Gaspésie pour plus de détails pour cette dernière bataille navale des Français et Britanniques en Amérique du Nord. J'adore comment l'exposition est montée et présentée.)

Donc, sont présents lors du sabordage des navires français: marins français, soldats français, miliciens acadiens et leurs alliés amérindiens. À ma connaissance, il n'y a pas de seigneurie canadienne active sur le rivage de la baie des Chaleurs. Pour affirmer que ce bonnet de laine est une tuque de voyageur canadien, il manque la présence de Canadiens. Plusieurs hypothèses peuvent expliquer la présence de cette tuque: une personne (milicien acadien ou marin français) l'aura échappé lors du débarquement de la cargaison du navire, elle faisait parti des effets personnels d'un marin ou soldat ou bien même, elle faisait tout simplement parti de la cargaison.

Mon hypothèse penche vers le bonnet de marin. Lorsque j'examine la série de peintures des ports de France de Joseph Vernet, je retrouve souvent des marins ayant une tuque rouge, ainsi que d'autres couleurs. Joseph Vernet a été commissionné par Louis XV pour réaliser les vues des ports de France en tableaux de 165 cm par 263 cm (C'est immense!). Il en a fait 15 en tout entre 1754 et 1765.

Détail Vue du port de Dieppe
1765
Joseph Vernet
Musée National de la Marine

Détail Troisième vue de Toulon: la vieille darse, prise aux côté des magasins aux vivres
1755
Joseph Vernet
Musée National de la Marine

Détail Vue du port de Rochefort, prise du magasin des Colonies
1762
Joseph Vernet
Musée National de la Marine





La tuque du Machault n'est pas sans rappeler les bonnets de marins découverts en 1980 lors de l'excavation des tombes des baleiniers hollandais du XVIIième siècle.

Bonnet de laine de baleiniers hollandais
Anonyme
Environ 1650-1700
Musée Rijks, Amsterdam

Bonnet de laine de baleiniers hollandais
Anonyme
Environ 1650-1800
Musée Rijks, Amsterdam



Pour en revenir avec la citation de l'officier Jean-Baptiste d'Aleyrac,  au XVIIIième siècle, la plupart des mots qui sont particuliers aux Canadiens sont empruntés au vocabulaire des matelots. Se pourrait-il qu'il en soit de même pour l'habillement, à commencer par leur fameuse tuque?

Je vous laisse sur cet interrogation.


Mlle Canadienne







jeudi 4 avril 2019

Jeanne Charlotte de Fleury Deschambault : the woman behind the painting

Hello,

Lastly, I found the painting of a notorious woman of the end of the New France colonies: Jeanne Charlotte de Fleury Deschambault. Unfortunately, I havent foud a proper biography so the informations here were extracted from the biographies of her father and husbands.

Here is her lovely portrait:



Madame Pierre Rigaud de Vaudreuil, née Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault
Around 1753-1755
Canadian Archives




Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault is born in 1683, probably into the Seigneurie of Deschambault (between Québec and Trois-Rivières). The seigneurial system was a type of land tenureship where the seigneur granted lots to his tenants or censitaires. The seigneur is the French name for a lord but in the New France seigneurial system, it was not necessarily linked to nobility, as many religious institutions where the owners of seigneuries. Her father was Alexis-Jacques de Fleury Deschambault. He arrived at Québec  in the beginning of year 1671 with the title of  ''docteur ès lois et avocat au parlement''. More simply, he was a lawer. Despite his elaborates studies, her father uses the firsts years in the colony of Canada to exploit the seigneurie of Deschambault. It was exchanged to him by his step-mother for a land on the ''ile d'Orléans'', island near Québec.When Alexis-Jacques married the mother of Jeanne-Charlotte, Marguerite de Chavigny de Berchereau,  she was a widow with already four children. 

In 1688, Jeanne-Charlotte is 5 and her family is more established: they have 3 servants, 39 arpents for agriculture, 37 arpents for pastures, 34 animals of the farm. Four families of habitants are already living on the seigneurie ans three others are in process of coming. A manor and a mill are built. 

In 1705, Jeanne-Charlotte is 21 and has married François le Verrier du Rousson. Two child were born from this union, first a boy Louis in 1705 then a girl, Jacqueline-Ursule-Marguerite. When her husband died in 1732, Jeanne-Charlotte began a period of widowing at the age of 49. 


I am loosing her track during this period. About 10 years later, Jeanne-Charlotte sold her Montréal house before leaving Québec to go to La Rochelle to joint her future husband Pierre Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, Marquis de Vaudreuil and futur gouvernor of Louisiane. Jeanne-Charlotte is 60 when she takes the boat to the Louisiane where Vaudreuil will begin as a governor of this colony. 

Theirs relations before their wedding is almost not documented. Their wedding is guessed to have being celebrated in 1746. At this time, Vaudreuil is 48 and her wife 63.

Vaudreuil left the Louisiane  and his governor role in 1753. He took the vassel le Kerlérec for Rochefort. Jeanne-Charlotte and her husband passed the next years in Paris until Vaudreuil obtained the title of governor of New France the first of January 1755. My guess is that the portrait I have shown you was painted during that period. The type of decoration of the dress is typical of the mid century. More, the portrait is suspected to be one of the painter Donat Nonotte who also made a protrait of Vaudreuil.

Jeanne-Charlotte, now called Mme de Vaudreuil, died in september 1763  at  80. She got a painful disease (not named) that lasted 6 months. I have not found the place of death, France, maybe St-Domingue? 

Here is the totally incomplete biography of  Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault. My good historian friend Joseph Gagné  helped me a lot with this part. Thank you Joseph! 



Now I can talk a little bit about the portrait itself. Reminder: Jeanne-Charlotte Fleury Deschambault is guessed to have between 70 to 73 years old on the painting, I would have gave her around 50 years old. Especially when compared to this portrait of Mme de Pompadour of the Montréal's Stewart museum. On this portrait the famous mistress of Louis XV is around 42. 

Madame de Pompadour en Vestale
painted by François-Hubert Drouais
Huile sur toile
Around 1763
Stewart Museum, Montréal



For a practical purpose I put again the portrait I wanted to talk about.



Madame Pierre Rigaud de Vaudreuil, née Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault
Around 1753-1755
Canadian Archives


The fabric is possibly a silk brocade with gold threads on blue back ground. The dress itself is without hesitation a '' robe à la française'',  the famous Watteau pleats give length to the dress like an incorporate cape at the back. With the 3 layers of engageantes and 3 layers of sleeve flounces, it is impossible to tell if there is panniers to support the dress but I guess that she have them. The stomacher iscovered with golden ribbon. Jeanne-Charlotte hears a cap with blue ribbon decoration and covered with a headpiece name a ''coiffe'' in black sheer fabric. The lacy piece that goes around the neck and down the chest have a name but I do not remember it. She appears to have a discret lace tucker on the edge of her stomacher. She also have some jewelry: a pearl necklace and some earrings, maybe in strass, maybe in diamond. 

When this portrait is painted, Jeanne-Charlotte have left the colony of Canada for about 10 years where she was living in Louisiane. Her clothing style is French without hesitation. It's a beautiful reminder that New France subject where French, only with local adaptation.


I have also found this portrait presumably of Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault:


Madame de Rigaud de Vaudreuil, femme du commandant du Canada
Louis Carrogis dit Carmontelle


It appears that Jeanne-Charlotte have learned the guitar during her long life! Where? Canada, Louisiane, Paris, during the 10 years of widowing?

This gown, ''à la française'' , is more sober. The fabric could be brocaded, embroidered or painted, it's hard to tell. 

I hope you enjoy the biography and the portraits of Jeanne-Charlotte de Fleury Deschanbault. I hope you will have a good day.

Mlle Canadienne

dimanche 31 mars 2019

Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault - Histoire de la femme derrière le portrait

Bonjour,

Je suis tombée dernièrement sur un portrait d'une femme célèbre de la fin de la Nouvelle-France : Jeanne Charlotte de Fleury Deschambault. Malheureusement, je n'ai pas trouvé sa biographie exacte, les informations sont tirées des biographies de son père et de ses maris.

Voici le portrait en question:



Madame Pierre Rigaud de Vaudreuil, née Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault
Date estimée 1753-1755
Fonds d'archives




Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault est née en 1683, probablement à la Seigneurie de Deschambault (entre Québec et Trois-Rivières). Son père était Alexis-Jacques de Fleury Deschambault, arrivé à Québec au début de l'année 1671 avec le titre de ''docteur ès lois et avocat au parlement''. Plus simplement son père était avocat. Malgré ses études, son père a consacré les premières années de sa vie dans la colonie du Canada à défricher et exploiter la seigneurie de Deschambault cédée par sa belle-mère en échange d'une terre sur l'ile d'Orléans. Lorsque Alexis-Jacques épousa Marguerite de Chavigny de Berchereau, celle-ci était veuve et avait déjà quatre enfants.

En 1688, la famille de Jeanne-Charlotte, qui a maintenant 5 ans, est bien établie: ils ont trois domestiques, 39 arpents en culture, 37 arpents en pâturage, 34 bestiaux. Quatre familles d'habitants sont déjà établis dans cette seigneurie et trois autres étaient en voie d'établissement. Un manoir et un moulin étaient bâtis.

En 1705, Jeanne-Charlotte qui a 21 ans, a épousé François le Verrier du Rousson. Cette union naquit  un garçon, Louis  en 1705 et une fille, Jacqueline-Ursule-Marguerite. À la mort de son mari en 1732, Jeanne-Charlotte commence une période de veuvage. Elle est âgée alors de 49 ans.

Je perds sa trace durant ce veuvage. Près de 10 ans plus tard, en 1743, Jeanne-Charlotte âgée de 60 ans, pars de Québec pour se rendre à La Rochelle où elle rejoint son futur mari Pierre Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, Marquis de Vaudreuil et futur gouverneur de Louisiane. Ils embarquent ensemble sur le vaisseau La Charente en direction de la Louisiane où Vaudreuil débutera son rôle de gouverneur de la Louisiane.

Leurs relations pré-nuptiales sont très peu documentées. Toujours est-il que leur mariage aura lieu quelque part en 1746, Vaudreuil a 48 ans, et Jeanne-Charlotte a 63 ans.

Vaudreuil quitta la Louisiane ainsi que son rôle de gouverneur en 1753 et embarqua avec sa suite dans le vaisseau le Kerlérec en direction de Rochefort. Le couple a élu résidence à Paris jusqu'à ce que Vaudreuil reçoive le titre de gouverneur général de la Nouvelle-France le premier janvier 1755. Je soupçonne que le portrait de Mme Pierre Rigaud de Vaudreuil a été peint durant cette période. Surtout qu'on attribue ce portrait au peintre Donat Nonotte établi à Paris qui fit aussi le portrait de Vaudreuil.

Jeanne-Charlotte, maintenant Mme de Vaudreuil, mourut en septembre 1763 à l'âge de 80 ans après une pénible maladie (non-nommée) qui dura 6 mois. Je n'ai pas trouvé le lieu de sa mort, peut-être France ou St-Domingue?

Alors voilà la petite biographie incomplète de Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault. Un grand merci à mon ami historien Joseph Gagné qui m'a aidé à éclaircir certains points.



Maintenant je peux plus facilement vous parler du portrait. Je rappelle que l'âge de Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault est estimée entre 70 et 73 ans, je lui aurais donné entre 45 et 55 ans.  Surtout si on la compare au portrait de Mme de Pompadour du Musée Stewart qui donne environ 42 ans à la célèbre maitresse de Louis XV.

Madame de Pompadour en Vestale
peint par François-Hubert Drouais
Huile sur toile
Vers 1763
Musée Stewart, Montréal



Pour des fins pratiques je remets ledit portrait ici.



Madame Pierre Rigaud de Vaudreuil, née Jeanne-Charlotte de Fleury Deschambault
Date estimée 1753-1755
Fonds d'archives



L'étoffe est possiblement un brocart de soie avec fils d'or sur fond bleu. La robe est évidemment une robe à la française, les fameux plis à la Watteau allongent sa tenue tel une cape. L'abondance d'engageantes en dentelles et de pagodes m'empêchent de déterminer si elle porte des paniers. La pièces d'estomac est couverte d'une échelle de rubans d'or. Elle porte un bonnet de dentelle orné d'un ruban bleu recouvert d'une coiffe noire. De sa pièce d'estomac dépasse un bout de dentelle, elle sert aussi à couvrir la poitrine. Autour du cou, recouvrant la poitrine en cascade de dentelles on retrouve un tour de cou dont le nom exact m'échappe. À cela des bijoux précieux, un collier de perles et des boucles d'oreilles en strass ou en diamant, qui sait?

Lorsque ce portrait est peint, cela fait 10 ans ou plus que Jeanne-Charlotte a quitté la colonie de Canada pour la Louisiane. Son style vestimentaire est sans équivoque français. C'est un beau rappel que malgré la distance les sujets de la Nouvelle-France sont d'abord des Français. 


Petit portrait boni qui est apparu dans mes recherches:


Madame de Rigaud de Vaudreuil, femme du commandant du Canada
Louis Carrogis dit Carmontelle


Il faut croire que Jeanne-Charlotte a appris à jouer de la guitare au courant de sa longue vie! Au Canada, ou en Louisianne ou durant ses trois années à Paris ou bien peut-être durant son veuvage de près de 10 ans? Qui sait?

Correction 2023-04-21: Selon la nouvelle mise à jour du Château Chantilly, la dame illustrée sur le dernier portrait de profil de Carmontelle ne montre pas la femme du gouverneur général de la Nouvelle-France mais bien sa belle-soeur,  Louise Fleury de la Gorgendière, femme de François-Pierre Rigaud de Vaudreuil. (Ici leur contrat de mariage en 1733)

Cette robe, à la française elle aussi évidemment, est beaucoup plus sobre. Son tissu est broché, brodé ou peint, difficile à dire.

J'espère que vous avez apprécié ce billet. Je vous souhaite une bonne journée.

Mlle Canadienne




lundi 3 décembre 2018

Man dressing gown out of a 1725 boat shipwreck

Hello!

I want to share the story behind the reproduction of a man's banyan I just finished.

That story begins with this document: État des effets et marchandises provenant du naufrage du navire du Roy le Chameau. (Condition of material and merchandises from the shipwreck of the King's ship ''le Chameau'')


This document is available with Archives de la Nouvelle-France. This database is a collaboration between the following organisms: Library and Archives CanadaArchives Nationales d'Outre-Mer (France), Archives Nationales (France) et Bibliothèque et Archives Nationales du Québec.


For a better understanding of this inventory, it is better to talk about the ship ''le Chameau'' and its history. That ship was a flute, a ship made for carrying merchandise. It was built in Brest in 1717-1718  and Rochefort was his designed seaport. During its life ''le Chameau'' was carrying merchandise between Rochefort and Québec. In the night of August 27th to 28th 1725, ''le Chameau'' made a shipwreck not too far from Louisbourg when it was heading to Québec. They had no survivors. The bodies they found on the shore were ''nu en chemise'' (naked in shifts), it was presumed that the wreck was sudden.



Map of  October 10th 1725
 Showing the site of the shipwreck of ''le Chameau''


Few expeditions to bring back the most material that the disaster put on the shores were set. It is in this occasion the inventory I told you about in the introduction was made. In that list of material, one item was more attracting for my curiosity.



Dernière page de 


''Une robbe de chambre d'indienne doublée d'un taffetas vert''
''One banyan in indienne lined in green taffeta''

The first thing that caught my interest is the description of the fabric. The way it is written that the banyan is in indienne and the lining is in taffetas means that the printed cotton fabric was more valuable and more fashionable than the taffeta (winch refers to silk as no other fibers were used to made taffetas during this time, like polyester taffeta today) That item supports my idea that indiennes made in printed cotton were probably more expensive than silk taffetas. Today it is quite the opposite, usually printed cotton fabric are way more expensive than silk taffeta. 

After I began to be intrigued by the clothing named ''robe de chambre'' (banyan). The absence of woman indication like '' ''de femme'' or ''de dame'' (of woman or of lady) makes me think that its a gentleman clothing. Most 18th century precise that it is woman clothing with such indicative, in French at least, I do not know for Shakespeare language. In fact, the only woman clothing in ''le Chameau'' inventory is on the same page of the indienne banyan. You can read  : ''un habis de femme ... gris sans doublure''. (a woman outfit ... grey without a lining). The ... indicates that I can not read the word. All others ''habis'' (outfit) just have the fabric/decoration description, so they should be men's garment. 


Documentation about French men banyan in the beginning of the 18th century and late 17th century began. My searches lead me to those paintings. 


Portrait of a young man
No datation
Attributed to a french painter
Form collection: ''Old Master Painting''




''Homme en robe de chambre'', from ''recueil des modes de la cour de France''
Printed in Paris, France, 1676
attributed to Nicolas Bonnart et Jean-Baptiste Bonnart





Portrait of a wigged man
Painter Jacob Ferdinand Voet during his Paris's stay  de 1686 à 1689
Private collection 





Portrait of Samuel Bernard, comte de Coubert (1615-1687)
Painter Louis Ferdinand Elle le jeune (1649-1717)





Portrait of an unknown man during Louis XV' s reign, formerly designating Jacques Soufflot
(Reign of Louis XV: 1722-1774)
Painter Carle Van Loo (1705-1765)





Portrait of Marc de Villiers, secrétaire du Roy
Painter Jacques-André-Joseph Aved (1702-1766)
Dated 1747
Collection J. Paul Getty Museum, Los Angeles, États-Unis




As you can see, the general look of a man dressing gown did not evolve a lot since 17th century. On the paintings I have shown, the banyans have common points and different points. They are ''one side fits all'' and generally have a loose fit. They do not have belt, on the contrary of their actual descendent. All banyans have a contrasting lining and it look like silk (despite that fiber content is only a guessing).  Only two of the six have a clear seam at the shoulder, the others one do not have a seam or the voluminous wig/hair hide it. Only the banyan painted by Van Loo have some facings.


For my reproduction I choose to follow the things I found in common for all pictured banyan I have found. Not have a shoulder seam and have a loose fit. For the textiles, the description on the document I have shown upper is pretty clear.

For the '''indienne'', I choose a reproduction of an indienne for the dutch market dated around 1725 (The year ''le Chameau'' sank).

Indienne from



For the lining, silk taffeta was required, indeed.

Silk taffeta from


The neckline is what caused me many headaches. I did buy the banyan pattern from ''Reconstructing History'' because I wanted to be guided in the cut. Unfortunately, I realised too late that the neckline on the paintings (close to the neck) are different than the one proposed by the pattern I bought (with lining appear into triangles). 

 In fact, I made that notice too late: my fabric was already cut, when I asked my boyfriend to do a pose for me when taking that picture. 

It stylish those lapels in lining but they never appear on painting.



I needed a solution. The one I found is to add a band of fabric on the pack of the neck like I did when I made a bedgown years ago. To avoid cutting more fabric, I pleated the side. If not I would have loss the loose fit into a fitted cut. And I really wanted to keep a loose fit banyan.

Neckline detail of my bedgown 
Wear and picture by Cathrine Davis

So here is the final result! My re-creation of an indienne banyan found on the shores not far from Louisbourg at the end or August 1725.



Full size view




Detail of the back and the neckline inspired by woman bedgown



Side view of the neckline and the pleats I made to keep all the width



Detail of the front neckline



Detail of the finition  of the sleeve, sewn by hand 



Master Historian is beginning to enter in his role ...


Between the idea of creating a banyan inspired by the document my friend Cathrine Davis showed me (the one in the beginning of this article and its realisation, there has been a long time. I am really satisfied by the way it looks. 

I hope you enjoyed the process as well as the final result of this indienne banyan.


To all adventurous people who had read the whole article, I hope you have a great day. 


Mlle Canadienne







Les mystères du vêtement féminin au XVIIIe siècle, le cas du caraco

  Bonjour, Après avoir recherché le mot casaquin dans les ouvrages du siècle des Lumières, j'ai décidé de faire de même avec le mot cara...