mercredi 19 avril 2017

Shifts for woman


Hello,

These days, I'm making woman's 18th century shifts so I want to talk about it a little.

It's a piece of clothing that is often inaccurately shown on TV shows or movies for artistic choices of the designers/producers.

But first, why do they were wearing a shift?

The shift is the only piece of clothing that is directly in contact with the skin. It's protection for the skin so the others clothes can support the body (jumps, stays or under petticoat) or be visible. When reading postmortem inventories  from New France, there is an average of 10 shifts  per habitant. That number rises  with social rank. I might need somebody to confirm these numbers- they come from the quick glance I had of these documents... Shifts were also the only articles of clothing to be washed regularily in the 18th century,



Before being offended by how stinky  our ancestors were (British or Americans were not better, that was the time), let's try to understand their technology and how they viewed things. The washing machine was not invented yet, so the cleaning methods were different. To be considered  clean, the shift had to soak in near boiling ash water before being beaten with a tool on a stone during the rinsing process. Sometimes, soda was added to the ash water when it was available. Because it took a lot of time, this operation was done only once or twice per year. In between ,  dirty shifts could have been soaped, rinsed, and dried before being storing until the next laundry. Doing the laundry that way made it whiter. That's the reason why only white or natural fibers were going in the laundry. Coloured fabrics change color if washed the 18th century way. Silk, laces and coloured textiles were not washed usually because they would have torn , become discoloured and  prematurely worn during that long process

So shifts are literally underwear. This would not change  until the beginning of the 20th century. They are made big. Big enough to be able to wash oneself with a towel without having to remove it. This was  practical to keep a sort of modesty in a time most people lived with many adults together in the same room  (sailors, soldiers, religious congregations, domestics, hired men on a farm...). Few and rich were the people that had the luxury to sleep alone in their room
 .   


So I'm using the Fleur de Lyse pattern to make 2 additional shifts because I only had one left.

For fun, I read the book l'Art de la Lingère from Garsault published in 1771 to see if there were any differences. I'm having troubles with measurements conversions between aulnes and meters so that aspect of comparison has not been done.

Because of my figure, I choose the pattern ''à la françoise''. According to the original text, larger persons, called menues (chubby) were more pleased with the cut ''à l'angloise''. This was once a not so subtile way to say that every English person is fat. French and English were like brother and sister trough history, they bicker for all subject, even on woman shifts. 


The sleeves of  womens’ shifts, when gathered or pleated, are  ''sans piquure ni boutonnière '' (without stitching or buttonhole)unlike men’s shifts.

Below I have added an extract mentioning  womens’ shifts from l'Art de la Lingère written by Garseault, published in 1771. The whole book is available on Gallica.

For those who are bilingual: here is the 18th century   DIY for a woman’s  shift. Happy reading!

Mlle Canadienne

lundi 17 avril 2017

Chemise

Bonjour,

Puisque c'est mon projet ces temps-ci, j'aimerais voir parler de chemises du 18ième siècle.

La chemise, trop souvent mal représentée dans les films ou séries historiques...


D'abord, à quoi ça sert une chemise?

La chemise est un vêtement de corps, c'est à dire qui soit en contact directement avec la peau. Elle sert d'intermédiaire entre la peau et les autres vêtements de soutien (corset ou corps baleiné, panniers, jupons de dessous) ou d'apparat (visibles). Lorsqu'on lit les inventaires d'après décès, on compte une moyenne de dix chemises pour les habitants de la Nouvelle-France. Leur nombre augmente avec le rang social. Il faudrait se tourner vers une personne plus cultivée en matière d'inventaires d'après décès du 18ième siècle pour confirmer ou infirmer les chiffres que j'avance ici avec le survol que j'ai fait de ces documents. La chemise est aussi le seul vêtement porté qui était lavé.

Avant de monter sur vos grand chevaux sur la malpropreté de nos ancêtres, comprenez bien ceci. À une époque où la machine à laver n'est pas encore inventée, la notion de laver les vêtement était bien différente de la nôtre. Pour être considérée propre, la chemise devait tremper dans de la lessive frémissante durant plusieurs heures avant d'être battue sur une pierre avec un battoir pour faire ressortir toute la crasse durant le processus de rinçage. La lessive est obtenue en faisant tremper de la cendre dans l'eau durant quelques jours à laquelle on ajoute de la soude, lorsque disponible. On faisait des corvées de lessive une deux fois par année. Entre-temps, on pouvait savonner les parties sales, les rincer et les sécher avant de les entreposer en attendant la prochaine lessive. La lessive combinait un processus de blanchiment en même temps que de laver. C'est pour cela que seuls les vêtements faits de tissus blancs ou de couleur naturelle écrue de la fibre passaient dans le processus de lessive. Les vêtements de couleurs changent de teinte avec ce processus. La soie, les dentelles et les fibres de couleurs n'étaient pas lessivées parce que cela les aurait brisées, délavées et prématurément défraichies durant le processus.

Donc la chemise, c'est un sous-vêtement dans le sens littéral du terme. Parce qu'elle est portée sous les vêtements. Et ce sera le cas jusqu'au début du 20ième siècle. Elle est faite assez large, assez pour pouvoir se laver à la serviette sans la retirer. Ce qui est pratique pour conserver une certaine pudeur quand la majorité des gens vivent à plusieurs adultes dans la même pièces (militaires, marins, congrégations religieuses, domesticité, engagés sur une ferme...)Peu et fortunés étaient les gens ayant le luxe de dormir seul dans leur chambre.

Je suis entrain de me fabriquer 2 chemises supplémentaires pour ma garde-robe puisqu'il ne m'en restait qu'une. J'utilise le patron de la Fleur de Lyse.

Pour le plaisir, je suis allée consulté l'Art de la Lingère de Garsault paru en 1771 et voir les différences, s'il y en avait. Personnellement j'ai encore des difficultés à faire des conversion d'aulnes en mètres, j'ai donc abandonné cet aspect de la comparaison.

Vu ma taille, j'ai opté pour la coupe ''à la françoise''. Effectivement, il paraitrait que les personnes présentant de l'embonpoint, décrites comme menues, devaient plutôt opter pour une coupe ''à l'angloise''. Une manière peu subtile d'insinuer que tous les Anglais sont gros.


Les manches des chemises de femmes sont sans piqure ni boutonnière, contrairement à celles des hommes.

Ici j'ai découpé, numériquement parlant, l'extrait traitant des chemises de femmes dans l'Art de la Lingère de Garseault, publié en 1771. L'oeuvre entière est disponible sur Gallica.

Bonne lecture du Vieux Français.

Mlle Canadienne

mardi 28 mars 2017

My new bergère hats!

Hello,

The basic idea was to replace my old hat.



I needed a new one because I had passed the ribbon thru the straw and the holes just keep getting bigger every time I was wearing it. To prevent the ribbon to slide out, I had sew it to the straw in a spiderweb way. So I ordered the material to make a new and fancier bergère hat. Straw bergère hat (Burnley and Trowbridge), fine golden silk (Booth Draper) and golden silk ribbon (Burnley and Trowbridge) to make a hat with inner silk lining. Here the result of that new hat:


Over view


Detail of the pleating


Lining view

I'm very pleased of the result even if I had troubles with the slippery light silk many times


Bergère hats are the most common hat for ladies during the 18th century. Others forms of hats appeared in the late of this century. The other common hat is the tricorn but is is wear only with the riding habits outfit. 

La bergère endormie by François Boucher
Musée Métropolitain d'Arts de New York.

Artefact from Williamsburg's collection


I gave a last look at my old hat with big holes and I got an idea. I could recover it with my frosted red silk taffetas in order to make a new one. I found more paintings of silk covered hats for the period between 1760-1775, witch is later than the time I'm hoping to represent. Nevermind the challenge was appealing. This hat only cost me the white taffetas silk ribbon ( found in a lovely store in Ancienne-Lorette) because everything else was already in my things. This hat is a little wavy but it makes it more charming.  

Over view


Detail of the ribbon trim


Lining view


I just wanted to share my news 18th century style bergère hats.


Mlle Canadienne

lundi 27 mars 2017

Mes nouveaux chapeaux bergère

Bonjour,

L'idée originale était de remplacer mon ancien chapeau par un nouveau.




Puisque j'avais passé mes rubans à travers la paille de mon ancien chapeau, les trous s'agrandissaient à chaque fois que je le portait. J'étais à un point que j'avais cousu les rubans à la façon d'une toile d'araignée pour qu'ils restent en place. Je me suis donc commandé les matériaux pour me fabriquer un nouveau chapeau par conséquent un chapeau bergère en paille (Burnley and Trowbridge), de la voile de soie doré (Booth Draper) et un ruban doré (Burnley and Trowbridge) pour faire un chapeau ton sur ton avec une doublure intérieure. Voici le résultat, fidèle à mon plan original:


Vue plombante


Détails du ruban plissé en décoration.


Vue de la doublure intérieure

Je suis très satisfaite du résultat. 


Le chapeau bergère est le chapeau le plus commun chez les dames au 18ième siècle. D'autres formes de chapeaux sont apparus dans les trois dernières décennies de ce siècles Le seul moment où une dame ne porte pas le chapeau bergère est lorsqu'elle porte l'habit de chasse, avec un tricorne féminisé.

La bergère endormie par François Boucher
Musée Métropolitain d'Arts de New York.

Artéfact de la collection de Williamsburg


Je me suis alors retrouvée face à mon vieux chapeau et ses 2 trous béants. M'est alors venu l'idée de le réutiliser avec ce qui me reste de taffeta de soie rose. J'ai trouvé plus de peinture avec des chapeaux recouverts aux alentours de 1760-1775, soit un peu plus tard que la période que je souhaite représenter. Mais peu importe, le défi me stimulait. Ce chapeau ne m'aura coûté que le ruban de taffetas de soie (Trouvé dans une charmante boutique à l'Ancienne-Lorette) puisque tous les autres matériaux sont recyclés! Il ondule un peu mais cela lui donne du charme.

Vue plombante


Détail du ruban de décoration


Vue de l'intérieur


Voilà, j'avais envie de vous partager mes 2 beaux nouveaux chapeaux!


Mlle Canadienne





lundi 6 février 2017

Bedgown or Jacket?

Hello,

This year, I decided to make my articles in english separately from the one in french when it's long texts.


I have noticed that there is some confusion in female clothing called ''déshabillé''. An 18th century ''déshabillé'' is the ordinary clothing to wear casually, the opposite of the court gown or being dressed for Sunday. The term ''déshabillé'' is usually used by wealthy people. Common people would more add white accessories to their everyday clothes, because they did not have money enough to have a completely different kit for Sundays.



First the bedgown. It's an inside clothing for rich people. For poorer, it may be worn in the public space.
From de l'Art du tailleur contenant le tailleur d'habit d'homme; les culottes de peau; le tailleur de corps de femmes et enfants: la couturière; et la marchande de Modes by M. de Garseault, 1769

On this engraving, we can see that there is no sewing at the shoulder (see red circles). This is a pice of clothing almost not fitted so less expensive to sew and easy to do. The front close by overlapping the two borders or with ribbon. The back has a big pleat that look a little alike the classical french gown but much more simple.


 Les cris de Paris (1737-1746); Pommes cuites au four, Edmé Bouchardon
No seam at the shoulder


 Les cris de Paris (1737-1746); Vendeuse de pommes, Edmé Bouchardon
Overlapping of the fronts parts


Anonymous portrait from anonymous painter  
Overlapping of the fronts parts and no seam at the shoulder


Reproduction of a bedgown using the commercial pattern Kannick's Korner I have sewn, worn by Cathrine Davis. 
Crédit photo: Joseph Gagné 



 Reproduction of a bedgown using the commercial pattern Kannick's Korner I have sewn, worn by Cathrine Davis.
 Crédit photo: Joseph Gagné 



The jacket, called mantelet by french-canadians and juste or justaucorps by people from Old France it a more fitted clothing. It was make for someone with musellement  like most of 18th century clothing. the front can be closed by ribbons, pins, little enclosures and sometime a stomacher. The back is flat without pleats. The basques can be 
splitter or full. The sleeves can be more fitted and end in ''pagodes'' or be less fitted and end with a ribbon. The jacket will always have a different fabric than the petticoats.



 La belle chocolatière, 1743-1743 by Jean-Étienne Liotard (I haven't found the museum)
This jacket has fitted sleeves with pagodes and full basques (the skirt of the jacket)




 La pourvoyeuse, 1739 by Jean Siméon Chardin (museum of Louvres, Paris) 
This jacket has a large sleeve with a contrasting ribbon to hold the sleeve at the elbow.



La fontaine, 1733 by Jean Siméon Chardin ( I haven't fount the museum)
It's probably the same maid of the other painting, La pourvoyeuse. The ribbon on the sleeve has been removed so the sleeve is full long length. Also, we see the seam at her shoulder and the split of the basques near her bum.


My reproduction of an ''indienne'' jacket, made by Evelyne Bouchard with fitted  pagodes sleeves, full basques and ribbons to close the front. 


My reproduction of an ''indienne'' jacket, made by Evelyne Bouchard with fitted  pagodes sleeves, full basques and ribbons to close the front. 




Often the difference is hard to tell in paintings or engravings between jackets or bedgown. Look at the sleeve: if there is no seam at the shoulder, it's a bedgown. If there is a seam at the shoulder it may be a jacket or a half-robe (demi-robe in french). Demi-robe is like a full gown but shorter on the length. 

Exemple of demi-robe
Fêtes galantes of Filippo Falciatore found on Sotheby's


I hope that may help you to recognize bedgown from jackets on paintings and engravings.

Mlle Canadienne

Manteau-de-lit ou mantelet ?

Bonjour,

J'ai remarqué qu'il existait une certaine confusion entre les vêtements féminins de ''déshabillé''. Non, un déshabillé du 18ième siècle n'est pas équivalent au déshabillé affriolant du 21ième siècle. Au 18ième siècle, la tenue déshabillée est la tenue comfortable et ordinaire, par opposition à la tenue endimanchée ou la tenue de court. Le terme est surtout utilisé par les gens plus aisés. Les gens du commun vont plutôt ajouter des accessoires à leur tenue ordinaire pour l'enjoliver le dimanche, n'ayant pas les moyens d'avoir une tenue complètement différente.

Commençons par le manteau de lit. C'est un vêtement d'intérieur pour les personnes aisées. Pour les moins fortunés, il peut être porté en public.
Tiré de l'Art du tailleur contenant le tailleur d'habit d'homme; les culottes de peau; le tailleur de corps de femmes et enfants: la couturière; et la marchande de Modes par M. de Garseault, 1769

Comme illustré sur cette gravure, on peut voir que le manteau de lit ne possède aucune couture au niveau de l'épaule (voir cercles rouges). C'est un vêtement peu ajusté donc moins dispendieux à assembler et relativement facile à confectionner. On pourrait presque le qualifier de ''prêt-à-porter'', presque. Le devant se referme avec une épingle en posant un pan devant l'autre ou parfois un ruban. Le dos de ce vêtement est formé d'un pli qui se déploie à la taille (Figure 8), évoquant légèrement la robe à la française, mais en beaucoup plus simple.


 Les cris de Paris (1737-1746); Pommes cuites au four, Edmé Bouchardon
On peut voir l'absence de couture au niveau de l'épaule.


 Les cris de Paris (1737-1746); Vendeuse de pommes, Edmé Bouchardon
On peut voir le croisement des bords avant du manteau de lit.


Portrait anonyme de peintre anonyme. 
On peut voir le croisement des bords du devant du manteau de lit


Reproduction d'un manteau de lit utilisant le patron commercial de Kannick's Korner que l'ai confectionné, porté par Cathrine Davis. Crédit photo: Joseph Gagné 



 Reproduction d'un manteau de lit utilisant le patron commercial de Kannick's Korner que l'ai confectionné, porté par Cathrine Davis. 
Crédit photo: Joseph Gagné 


Le mantelet, appelé juste dans la Vieille France du 18ième siècle, est un vêtement plus ajusté. Il était fabriqué sur mesure, comme la plupart des vêtements de cette époque. Les manches sont cousues à l'épaule. Le devant peut être attaché par des rubans, des épingles, des agraphes parfois même
 une pièce d'estomac. Le dos de ce vêtement est plat et sans plis. Les basques de ce vêtement peuvent être fendues ou pleines. Les manches peuvent être ajustées et se terminer par des pagodes ou bien être plus larges et se terminer par un ruban. Le mantelet aura toujours un tissu différent des jupons/jupes sur lesquels il est porté.


 La belle chocolatière, 1743-1743 par Jean-Étienne Liotard (je n'ai pas trouvé le musée)
Ce mantelet a des manches ajustées à pagodes (le truc plissé au coude) et des basques pleines (la jupette du mantelet)



 La pourvoyeuse, 1739 par Jean Siméon Chardin (musée du Louvres, Paris)
Ce mantelet a une manche large, remonté au coude par un ruban contrastant.


La fontaine, 1733 par Jean Siméon Chardin ( je n'ai pas trouvé le musée)
Il s'agit probablement de la même servante qu'on voit sur La pourvoyeuse. Le ruban a été enlevé et la manche est à sa pleine longueur. Aussi, on voit la couture de la manche au niveau de l'épaule et la fente des basques au niveau de son postérieur.

Ma reproduction de mantelet en indienne, confection Evelyne Bouchard avec manches ajustées à pagodes, basques pleines et rubans pour nouer le corsage

Ma reproduction de mantelet en indienne, confection Evelyne Bouchard avec manches ajustées à pagodes, basques pleines et rubans pour nouer le corsage



Souvent la différence entre le manteau-de-lit et le mantelet (comprendre juste ou justaucorps féminin si vos références viennent de France) sont subtiles. La façon la plus simple est de regarder la manche. Si n'y a pas de couture au niveau de l'épaule, il s'agit d'un manteau de lit. S'il y a couture, il s'agit d'un mantelet ou peut-être une demie-robe. La demie-robe est taillée comme une robe mais sa longueur est raccourcie. 

Exemple de demi-robe
Fêtes galantes de Filippo Falciatore trouvé sur une vente aux enchères de Sotheby's


J'espère que cela vous aura aidé à différencier le manteau de lit du mantelet sur les portraits. Notez qu'à partir d'environ 1760, il y a d'autres variations de déshabillé qui apparaissent en Vieille France.

Mlle Canadienne

Les mystères du vêtement féminin au XVIIIe siècle, le cas du caraco

  Bonjour, Après avoir recherché le mot casaquin dans les ouvrages du siècle des Lumières, j'ai décidé de faire de même avec le mot cara...