Ce billet a pour but de partager les lieux de transmissions de l'histoire que j'ai visité ce mois-ci. Je n'ai pas d'image pour alléger le texte mais je crois que vous devriez utiliser les multiples liens que j'ai inclus.
Le musée des Abénaquis d'Odanak.
Trois expositions sont présenté dans le musée du peuple du soleil. La première exposition instruit le visiteur sur les fortifications françaises autour de la mission jésuite pour les abénaquis de 1704. Cette fortification est la seule fortification française bâtie par les français pour des amérindiens. Elle a pour but de surveiller l'embouchure de la rivière St-François de l'arrivée possible de l'envahisseur anglais et de protéger le peuple du village d'Odanak en cas d'attaque.
La seconde exposition était une exposition temporaire sur les clichés des Amérindiens véhiculé par les médias, surtout les films de Hollywood et les répercussions de ces clichés vécu par la communauté autochtone. J'ai vraiment adoré, surtout l'introduction aux monde des pow-wows avec les regalia. En tant que non-Autochtone, j'avais de la difficulté à comprendre que les habits de danses des amérindiens des pow-wows étaient traditionnels tout en permettant d'arborer des symboles de culture populaire américaine comme les super-héros ou Hello Kitty, surtout avec mon parcours de reconstitution historique. Une regalia amérindienne est l'ensemble de vêtements et d'accessoires qu'un danseur porte lors d'un pow-wow. Elle a plus de valeur lorsqu'elle est fabriqué entièrement par le danseur et ne peut être achetée déjà faite. Elle doit représenter le lien entre la tradition ancestrale et l'expérience personnelle et individuelle du danseur. C'est à ce titre personnel et identitaire qu'il est possible de voir des symboles populaires américains. Un respect doit être donné à ces vêtements jusqu'à la manière de les rangers. Il y avait d'autres chose dans cette exposition comme les comparatifs entre les vêtements traditionnels des abénaquis et les clichés de Hollywood, l'évolution des rôles d'Amérindiens dans l'industrie cinématique du début du 20ième siècle mais je n'irais pas plus en détails sur ces autres aspect.
La troisième exposition permanente raconte le quotidien des abénaquis au courant des 13 lunes lorsqu'ils étaient encore semi-nomades. J'y ai découvert la réponse à ma question sur le sucre d'érable des amérindiens avant le contact avec les Européens. Peut-être ne vous avez-vous jamais posé la question: Comment faisaient les amérindiens avant de connaitre les récipient de fonte et de métal pour transformer de l'eau d'érable en sucre. Lorsque j'ai vu la reconstitution de l'exposition d'un camp de printemps avec un panier d'écorce de bouleau rempli d'eau/sirop d'érable au dessus du feu, je me suis rappelée cette expérience scientifique. Tant qu'il y a du liquide pour s'évaporer, même si le récipient a une faible résistance à la chaleur, il ne brûlera pas. Le même phénomène existe pour l'eau d'érable... Les amérindiens avaient donc tout le matériel nécessaire à la fabrication du sucre d'érable et sa découverte leur appartient.
Le Rendez-vous des coureurs des bois de Trois-Rivières
Situé à Pointe-du-Lac, c'est une fin de semaine où sont invité plusieurs groupes de reconstitutions. J'ai eu des discussions intéressantes avec une religieuse hospitalière de St-Joseph, une fileuse et joueuse de vielle à roue et une herboriste du groupe Les Habitants de la Nouvelle-France. (Mesdames, j'ai une mémoire de poisson rouge pour les noms, j'en suis désolée) J'ai aussi été grandement impressionnée par la chantepleure du fondateur du groupe. Dans le cadre des conversations intéressantes, je mentionne aussi la femme de l'apothicaire du groupe Les Compagnons de la Nouvelle-France, et le couple fondateur des Fabricants d'Histoire, l'historien Samuel Venière et sa conjointe Bianca.
La fin de semaine festive: nos racines Québécoises au Manoir de Niverville de Trois-Rivières
Puisque les deux derniers évènements se déroulaient la même fin de semaine, j'ai passé une journée à chacun d'entre eux. La présentation qui m'a le plus fasciné est celle de la fileuse Diane Gonthier. Grande passionnée du textile et de la laine, elle a expliqué avec brio les différences entre le peignage, le cardage et l'évolution des techniques. Grâce à elle j'ai une meilleure compréhension des premières étapes de transformations de fibres textiles. Nous avons discuté en quoi l'industrialisation a terriblement nuit à la qualité des textiles: pour faire simple les fibres ne sont plus respectées. Elles sont cardées à outrance, les moutons sont maintenant tondus 2 fois par années (ce qui diminue la longueur des fibres), les races de moutons aujourd'hui ne sont sélectionnées que pour leur viande et leur laine aux qualités quelconques devient presque un embarras pour les producteurs... Maintenant je comprends mieux pourquoi mes reproductions de bas de laine très fine sont toujours troués et doivent constamment être raccomodés. Il est très frustrant de passer presque un nombre égal à les porter qu'à les réparer mais cela fait parti de l'immersion dans l'histoire vivante! Cette discussion m'a fait réfléchir encore à l'impossibilité d'avoir des reproductions parfaites, (ici pour un article sur cette réflexion) il y aura toujours un aspect qui aura été traité industriellement aujourd'hui et qui influencera nécessairement le résultat final. Pour finir avec une réflexion personnelle: avant l'industrialisation, le matériel avait de la valeur et le temps n'en avait pas tandis qu'aujourd'hui, c'est le contraire...
Il y avait aussi une présentation d'instruments de musique présent en Nouvelle-France par Gilles Plante (il signe aussi cet article sur le sujet), atelier de danse du début du siècle dernier des jeux de poche et une corde à expression québécoise...
Bref, il faut toujours continuer à s'instruire!
Mlle Canadienne